Les Iris, Yverdon-les-Bains, Suisse. Rue parallèle au lac, proche du camping, elle est bordée des deux côtés de constructions étranges, mi-chalets, mi-cabanes. Village de pêcheurs, résidences de vacances habitables cinq mois par année, de mai à septembre selon le règlement édicté par la ville. Les habitants des Iris doivent résider dans la commune d’Yverdon pour pouvoir obtenir une de ces «concessions à bien plaire». Vivre dans un endroit autre que celui du quotidien, un ailleurs dans sa propre ville.
Je m’y promène l’hiver, tout est fermé, immobile, je marche dans une rue-fantôme. La rue devient un décor où chaque façade tente de marquer sa singularité par rapport à sa voisine, toutes les constructions se ressemblant pourtant étrangement. L’habiter, le rapport au sol, l’espace domestique, l’espace de l’ailleurs rêvé, fantasmé. Portails, haies, séparations, propriétés privées en même temps que lieu communautaire, cette rue montre une situation de l’habiter faite de compromis, un espace de liberté et d’illusion de liberté peut-être, à utiliser seulement lorsque le règlement le permet.
série constituée de 44 photographies
édition 12,6 x 19,3 cm / 78 pages